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lundi 19 juillet 2010

Tu seras un homme mon fils...

Nous avons tous appris des poèmes à l'école primaire, des classiques, comme L'albatros de Charles Beaudelaire, et d'autres, moins souvent mis en lumière, mais qui marquent tout autant.

Je ne sais même plus ce qui m'a fait me souvenir de ce poème d'un coup, qui m'a donné envie de le relire et d'en savoir un peu plus à son sujet en puisant  d'un clic dans les ressources  d'internet.
En classe de CM2, j'ai été subjuguée par Tu seras un Homme, mon fils de Rudyard Kipling (1865-1936), un poème de 1910. Oui, Rudyard Kipling, celui du Livre de la jungle.


Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.



"En 1995, une enquête de la BBC le donnait comme le poème préféré des britanniques. Cette exhortation au contrôle de soi et au stoïcisme est indéniablement le plus célèbre poème de Kipling."(wikipedia)

Ce texte sonne juste. Je ne comprenais pas tout à l'âge de 10, 11 ans mais ces phrases ont transporté mon tout jeune coeur, comme celui de tant d'autres lecteurs. Des années après, nous ne sommes peut-être capables de restituer que les deux dernières lignes mais nous gardons tous en mémoire l'atmosphère de ce poème "héroïque" qui faisait vibrer nos âmes (houp, je serais pas un peu pouêt moi aussi ?).

Le texte de Kipling a bien évidemment été écrit en anglais, sous le titre de If, et la version que nous apprenons en classe est une traduction dont malheureusement les professeurs omettent souvent de nous donner l'auteur, ce qui est un peu injuste.
Rendons donc à César ce qui appartient à César. La version que j'ai apprise à l'école est celle d'André Maurois (en 1918), romancier et essayiste français de la première moitié du XXème siècle. D'autres traductions ont été faites après mais celle de Maurois est celle qui nous touche le plus. Ce n'est pas une traduction littérale. Elle est délibérément "belle plutôt que fidèle" et c'est bien ce qui fait son succès au fil des décennies.

Je ne connaissais pas la version chantée de Bernard Lavilliers...



3 commentaires:

  1. j'aime beaucoup ce poème moi aussi.
    moi celui qui me fait frissonner à chaque fois, c'est Le Pélican de Musset... http://www.blocosonline.com.br/literatura/poesia/pidp/pidp010774.htm

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  2. C'est très très beau. La chanson également.

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  3. Ahhhh Bernard ! Nan je suis pas hors sujet, j'aime beaucoup Bernard Lavilliers !

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