De Véronique Ovaldé, j'avais lu grand bien de son livre, Ce que je sais de Vera Candida sans pour autant avoir encore été saisie de l'envie irrépressible de me plonger dedans.
Je ne sais pas... le sujet qui ne m'emballait pas plus que cela (encore des histoires de femmes...). Et je reconnais que j'ai toujours, malgré moi, un a priori négatif sur les livres "à la mode" (peur d'être déçue ?).
Or, il s'est trouvé que lors d'un passage dans ma petite bibliothèque de quartier, je suis tombée sur Des vies d'oiseaux, son tout dernier roman, qui me tendait les bras ("Emprunte-moi, emprunte-moi !").
J'ai donc lu mon premier Véronique Ovaldé.
Et ma foi, j'ai plutôt bien aimé !
Ici aussi, il est sujet de femmes (mais pas que) dans un pays d'Amérique latine imaginaire, avec des noms de villes imaginaires.
On y parle de relations hommes-femmes et de relations mères-filles, d'amour, d'envies de liberté et de personnages qui se croisent.
Vida, la néo-bourgeoise blasée et dénigrée par son mari, dans sa grande villa chic et chère en haut de la colline de Villanueva, qui s'ennuie ferme ; Paloma, sa fille rebelle qui a déserté la maison depuis un an pour vivre le grand amour et l'amour du risque avec le bel et intriguant Adolfo ; et puis Taïbo, un flic solitaire et flegmatique qui enquête sur des squatteurs de maisons.
Vida, la néo-bourgeoise blasée et dénigrée par son mari, dans sa grande villa chic et chère en haut de la colline de Villanueva, qui s'ennuie ferme ; Paloma, sa fille rebelle qui a déserté la maison depuis un an pour vivre le grand amour et l'amour du risque avec le bel et intriguant Adolfo ; et puis Taïbo, un flic solitaire et flegmatique qui enquête sur des squatteurs de maisons.
Il y a aussi un village glauque, Irigoy, repaire de voyous, d'où sont originaires Vida et Adolfo et dont les habitants, selon une légende, seraient les lointains descendants d'une communauté issue de l'accouplement d'Indiens et de chiens (beurk mais c'est pour la touche d'exotisme !)
Les oiseaux, ce sont tout simplement la fille, puis la mère, qui prennent leur envol et décident de s'affranchir de leur vie de papier glacé dans leur cage dorée pour vivre libre sans souci du lendemain et du qu'en-dira-t-on.
Une fois passées les premières pages, je me suis faite au style particulier : phrases longues, parfois à rallonge et des digressions en veux-tu en voilà dans des parenthèses (non mais pire que moi !).
Mais à part ça, c'est frais et actuel, et j'ai trouvé une certaine poésie dans l'écriture. Et les chapitres sont courts, ce qui facilite évidemment la lecture.
Extrait p.25 : "Les Balaseca ont accueilli Taïbo, lui ont offert du café, fait part de leur inquiétude, comment des gens peuvent-ils s'introduire chez vous, se glisser dans vos pénates, se prendre pour vous, regarder vos films, vautrés dans votre canapé, dormir dans votre lit, se servir de votre shampooing, utiliser le service à café de madame Balaseca mère, celui qu'on ne sort jamais de peur de le réduire en miettes, parce que sa porcelaine est si fine qu'on peut voir les ombres à travers, et à quoi sert-il donc d'être prudent et parcimonieux si n'importe qui peut venir chez vous et briser ce que vous avez mis tant d'application à ne pas ébrécher, si n'importe qui fouille dans vos tiroirs et y trouve ce que vous ne montreriez même pas à vos meilleurs amis (un corset en dentelle fine de Paris et de petits jouets vrombissants), et pourquoi ne montreriez-vous pas cet attirail à vos amis, mais tout bonnement parce qu'il s'agit de votre intimité, et ces gens se sont donc emparé de votre intimité, et madame Balaseca avait l'air toute bouleversée, ou peut-être choquée, comme si elle avait assisté à un accident de voiture, et monsieur Balaseca s'efforçait d'être pragmatique, il disait, "Ils n'ont rien pris, ils se sont juste servis de ce que nous avions, ils ont bu mon vin, et aussi tous les sodas", et il est venu à l'esprit de Taïbo qu'il s'agissait d'enfants parce que les Balaseca avaient tout laissé en l'état afin que rien n'échappât à la vigilance du lieutenant, et la maison était dans un désordre indescriptible, comme lorsqu'on la confie à ses enfants et que l'on rentre sans prévenir un jour plus tôt que prévu. Les Balaseca étaient partis pendant deux mois et les intrus avaient dû habiter chez eux au début de leur absence. Tout était ainsi resté dans cet état de désordre pendant plusieurs semaines ; on aurait dit un désordre sédimenté."
Quant à l'histoire en elle-même, elle est malheureusement sans grande surprise, courue d'avance mais la lecture reste néanmoins toujours bien agréable.
Ma grosse déception concerne la fin du livre.
Quand je suis arrivée à la p. 207 où Adolfo parle de sa mère, je me suis emballée et je me suis dit "Ayé, je sais comment ça va se terminer !", quasiment sûre de mon coup et ça aurait d'ailleurs été une fin plutôt pas mal, sombre, mais logique (message à celles et ceux qui ont lu le livre : vous êtes-vous fait des films vous aussi à la page 207 ?)
Mais non.
Le dernier chapitre semble tout simplement bâclé tellement il dénote par rapport au reste de l'ouvrage. Je te fais un rapide survol sur la situation de chacun des personnages pour qui maintenant tout va bien dans le meilleur des mondes.
Une fin qui déborde de rose bonbon et que j'ai trouvé complètement incongrue en regard le reste de l'histoire.
Mais POURQUOIIII !!!
Pour reprendre une expression à la mode, "c'est juste pas possible" de décevoir les lecteurs comme ça.
Au final, Des vies d'oiseaux est un livre "pas mal mais sans plus".
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