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mercredi 20 juin 2012

"Zona frigida", immersion polaire

Béa,  norvégienne, dessinatrice caricaturiste politique en vogue, décide subitement d'aller faire une croisière d'une petite semaine, en comité restreint, dans l'archipel du Svalbard (ou Spitzberg), tout au nord de la Norvège.
Un endroit du globe appelé aussi "Zona frigida".
Des terres gelées, inhospitalières, royaume des ours polaires, des phoques et des fulmars boréals (Han han, si vous ne connaissiez pas le fulmar boréal, vous allez connaître !), à la même latitude nord que le nord du Groenland (clic ici). Le Pôle Nord quoi !



Le bateau n'est pas un paquebot mais un navire de petite capacité (de ce type) promettant d'offrir à sa dizaine de passagers un voyage inoubliable avec sensations fortes garanties : paysages glacials à couper le souffle, rencontre (à distance raisonnable de préférence) avec les ours, etc.

Dès le début du livre, l'ambiance est plantée : Béa passe ses journées à boire. Avant le départ en croisière et pendant la croisière. On ne le dit pas mais on a compris : elle est alcoolique.
Pourquoi ? Dès le début, on apprend que la raison de ce voyage en eaux froides est un compte à régler avec son passé, ceci pourrait expliquer cela. Ok, compris.
Mais quel compte à régler ? Le rapport avec ledit voyage ? L'explication se fait un peu attendre et notre curiosité ne sera satisfaite que tardivement dans le livre (à plus de 200 pages de lecture).

C'est certainement voulu, et un certaine dose de suspense est ainsi maintenue mais heureusement que les magnifiques paysages polaires sont là pour faire diversion et occuper toute la place dans notre imaginaire.
Ne cherchez pas plus loin : les héros de ce roman, ce sont bien eux, les ours, les fulmars, les phoques, la glace, la lumière australe !

Le "redoutable huis-clos" promis au dos du livre n'était pas au rendez-vous pour moi.
"Huis-clos", oui, vu le contexte d'isolement de la dizaine de croisiéristes.
"Redoutable", non. On se doute bien qu'il se trame un petit quelque-chose en plus du fameux compte à régler de Bea, mais rien de bien extraordinaire dans le contexte (et vous n'en saurez pas plus sinon le peu de suspense serait carrément mort !).

Non, ce que j'ai apprécié dans ce livre, à la lecture fluide et sans temps mort (quoi que, quelques longueurs quand même), c'est cette ambiance sympatoche, un peu colo/rando qui s'installe au sein du petit groupe tout au long de l'expédition.
On s'attache mine de rien à ces personnages de nationalités différentes, mais certains sont très présents dans l'histoire tandis que les autres relèvent presque de l'anecdote.
J'ai bien aimé les 3 Japonais, dont Izu, une star dans son pays mais inconnue ailleurs, Sigmund le capitaine, et Georg, le loup de mer, pilote des glaces (si ça pète pas ça comme profession !), avec qui Béa établit une complicité dès le départ. Oh oh oh, faut pas que j'en dise trop moi...

Béa... ah, Béa... était-il absolument nécessaire de la faire s'enfiler des litres de gin et de bière à chaque page pour nous faire comprendre qu'un truc ne tourne pas rond chez elle ? Ce qui m'a gênée n'est pas tant le problème d'alcoolisme de ce personnage, mais le fait qu'il soit autant présent dans le livre mais aussi peu expliqué. Elle passe ses journées à boire, et alors ???
Quant à son problème personnel, vous savez, le truc que l'on attend pendant deux cents pages... un truc grave comme il en arrive parfois malheureusement mais qui finalement se retrouve expédié en quelques explications et puis hop, on passe à autre chose. On passe à l'autre "intrigue" du roman, de toute autre nature.
Un peu déroutant...
En terme de "roman noir éblouissant" et de "tragédie magistrale", je pense qu'on peut faire mieux. Pas de quoi être perturbé pour s'endormir en cas de lecture du soir, je vous rassure.

Mais... c'est rythmé, ça se lit bien, et on est dépaysé comme pas possible avec toutes les descriptions de paysages grandioses et les séquences sur les ours et les phoques. Et rien que pour cela, la lecture en vaut la chandelle.
Oui, oui, j'ai beaucoup aimé le côté docu nature et animalier du récit !

Pour résumer : un roman un peu noir, un peu dramatique, mais surtout un joli voyage dépaysant

L'auteure, Anne B. Radge est norvégienne, a d'abord été professeur de communication puis a ensuite publié de nombreux livres pour enfants et adolescents.
L'écriture pour adultes est venue après et elle a rencontré un grand succès avec sa trilogie des Neshov, aussi bien dans son pays qu'à l'étranger.



7 commentaires:

  1. Ah ah voilà qui est tentant!
    J'en entends parler depuis un moment mais ta critique est la prem's que je lise sur ce bouquin (en général je ne lis pas de critiques avant de me lancer dans un livre que je ne connais pas)

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    1. D'un côté, je n'en dis pas trop dans ma critique, donc tu auras plein de surprises en le lisant !
      Je fonctionne complètement différemment de toi : je lis toujours les avis sur les livres qui m'intéressent pour m'en faire une idée et éviter au maximum d'être déçue.

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  2. Mais tu arrives à lire tout cela toi???
    Purée!!

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    1. Mais oui Bruno ! ;-)
      J'y passe beaucoup de mon temps libre et je lis un peu tous les soirs aussi. Et tu sais les années de retard que j'ai à rattrapper au niveau de la lecture...

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  3. Acheté depuis quelques jours et avec d'autres (bien sûr) dans mon sac de vacances...je lirais donc ton billet plus tard...

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  4. Mon maribarbu a fait une virée à la Fnac et il est revenu tout fier avec 4 livres d'Anne Radge. Tiens,me dit- il,un collège m'en a parlé . Moi, je fais ma fière: J'connais, Céline a fait un post sur son blog. Yeux ronds du Maribarbu ;=))
    Ben maintenant on est paré pour les vacances !!!

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    1. Hi, hi, je suis la référence ! ;-)
      Tiens, je ne sais même plus où j'ai connu ce livre moi !
      Mais il me semble bien que c'était sur amazon, par le biais de leurs suggestions d'achat. Et ça a marché !

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