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vendredi 8 mars 2013

Kiki de Montparnasse en BD


Une bande dessinée, qui date de 2007 et que je n'aurais sans doute jamais lue si je ne l'avais pas trouvée dans le bac des "romans graphiques" de ma médiathèque.
Pas spécialement intéressée par le personnage, ni par les dessins noir et blanc de Catel Muller.
Pas du tout engagée à la lecture par la couverture, que je trouve beaucoup trop minimaliste pour une bande dessinée et qui ne m'invite pas à aller voir ce qu'il y a l'intérieur. Mais la sobriété de la couverture est le propre de cette collection Écritures de Casterman, même si ça ne me plaît pas, et je ne vais pas commencer ma chronique en râlant...

Quoi qu'il en soit et comme l'occasion s'est présentée, j'aurais été bien bête de ne pas saisir celle-ci, et j'ai donc emprunté cette Kiki qui ne m'avait jusqu'alors jamais intriguée.

Kiki, née Alice Prin en 1901, est une petite provinciale de Châtillon-sur-Seine, élevée par sa grand-mère avec ses cousins et cousines. Envoyée à Paris à l'âge de 12 ans, pour son éducation, elle rejoint sa mère déjà exilée dans la capitale pour le travail.
En 1916, sa mère la met à la porte pour vivre son amour avec son nouveau compagnon. Elle place sa fille comme bonne à tout faire chez une boulangère mais Alice finit par fuir les mauvais traitements et se retrouve à la rue.
Elle vit d'expédients pendant un moment puis devient modèle pour des peintres, tels que Foujita, qui deviendra un ami indéfectible, ou Kisling, et c'est Maurice Mendjisky, son premier grand amour, qui lui donne le surnom de Kiki.


Peu à peu, Kiki fait son nid dans le quartier de Montparnasse. Elle pose pour plusieurs peintres, dont elle devient la muse, et l'amante, c'est selon. Elle pose aussi pour Man Ray, le photographe américain venu s'installer en France, qui va tirer le portrait de tout le gratin artistique et littéraire de l'époque (on voit Picasso, entre autres). Grâce à lui, elle fréquente les dadas et les surréalistes.

La prise de vue pour le célébrissime Violon d'Ingres, 1924

Ils vivront une relation passionnée et houleuse pendant plusieurs années.
Kiki danse aussi, et chante des refrains très légers. On dirait olé olé de nos jours.
Kiki peint et fait aussi l'actrice. Kiki essaie de conquérir l'Amérique mais elle n'insiste pas et de toute manière, l'Amérique, ce n'est pas pour elle.
C'est sur Montparnasse que Kiki rayonne entre les deux guerres. Elle en devient la reine, allant de soirées en soirées et fréquentant le beau monde.


Femme libre, sentimentalement et sexuellement, elle est émancipée et impose sa liberté de ton et de pensée. Elle nous apparaît sous les traits d'une femme gaie qui aime s'amuser.

Revers de la médaille, Kiki meurt jeune, en 1953, dansaprès une lente mais sûre déchéance, rongée par des problèmes de santé très certainement liés à l'abus d'alcool et de cocaïne tout au long de sa vie. Elle avait pris pas mal de poids aussi.


Globalement, cette bande dessinée ne me laissera pas un grand souvenir car j'ai été insensible aux dessins de Catel. Je n'ai pu m'empêcher de faire la comparaison avec les Pablo colorés de Clément Oubrerie, qui évoquent certes une période antérieure de quelques années mais qui se place dans le même milieu artistique.
J'ai juste été très touchée par cette planche, une des dernières du livre...



Je reconnais tout de même que cette bande dessinée a eu l'avantage de faire que je m'intéresse à cette figure emblématique du Paris d'entre-deux guerre, dont je n'aurais certainement jamais lu une biographie. 
Un petit coup de culture générale de temps en temps ne nuit à personne !

Je dis donc vive la bande dessinée !

À noter que le duo Catel & Bocquet a récidivé en 2012 avec une nouvelle biographie dessinée, de la "révolutionnaire" Olympe de Gouges, mais je ne vous apprends certainement rien...

15 commentaires:

  1. Voilà une BD qui me plairait bien!!!

    Merci pour cette info.

    Chrys

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  2. Ah oui c'est sûre qu'il faut aimer cette époque et ces femmes pour aimer les livres qui y sont consacrés ! C'est mon cas, même si j'ai été quelque peu réservée par la BD dont tu parles consacrée à Olympe de Gouges : http://www.vivelaroseetlelilas.com/2012/05/olympe-de-gouges-une-feministe-racontee.html
    En tout cas j'ai le projet de lire celle-ci dès qu'elle me tombe entre les mains, la dernière planche est extraordinaire, merci.

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  3. Elle est dans ma PAL mais tu me refroidis là, je vais encore attendre avant de m'y attaquer :)

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    1. Ah mince... c'était pas forcément le but. J'ai remarqué que souvent, quand je ne parle pas avec grand enthousiasme des lectures qui ne m'ont pas trop marquée, je donne quand même paradoxalement envie de lire.
      Ce n'est pas tant le sujet qui m'a rebutée, car une fois dans l'histoire, j'y ai trouvé un intérêt "historique" indéniable, mais c'est vraiment le style de dessin noir et blanc. Je ne l'ai pas trouvé assez stylé, assez habité.
      Des bandes dessinées en noir et blanc, j'en ai déjà lu plusieurs, mais les nuances (obligatoires puisqu'elles remplacent en quelque sorte la couleur) étaient plus importantes, grâce à des variations dans l'épaisseur du traits, des dégradés, des crayonnés, etc.
      Pour une bande dessinée, si on n'accroche pas trop avec les dessins, c'est quand même mal barré pour apprécier l'ensemble... mais mon avis est forcément subjectif et si cette Kiki a atterri dans ta pile, ce n'est pas pas hasard... donc très bonne lecture !
      Et viens me dire ce que tu en as pensé après, ça me ferait plaisir.

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  4. Salut Céline,
    j'ai aussi découvert cette muse du début du 20e siècle grâce à cette BD, et j'ai été plus emballée que toi apparemment, mais il faut dire que j'aime beaucoup la BD en noir et blanc (merci Marjane Satrapi). C'est marrant les coïncidences, j'ai commencé à lire justement celle sur Olympe de Gouges il y a quelques jours, hier soir je tombe par hasard sur l'émission La Grande Librairie où Benoite Groult est invité à parler de son dernier livre sur... Olympe de Gouges, et aujourd'hui, ton article qui y fait référence à la fin de cette sympathique chronique sur Kiki de Montparnasse.
    J'aime particulièrement tes chroniques sur les romans graphiques, j'y trouve souvent des références qui me parlent beaucoup, soit que j'ai déjà lues, soit qui me tentent beaucoup. Merci !

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    1. Ah... Marjane... elle est inégalée... c'est la première bande dessinée/roman graphique que j'ai lue, il y a 2 ans et demi de cela, et je ne m'en suis toujours pas remise. Je n'ai toujours pas trouvé mieux.
      Ça pour dire que j'ai pas d'a priori négatif sur la BD noir et blanc. J'ai juste besoin que le style soit plus "marqué". Comme chez Marjane Satrapi par exemple.
      C'est toujours un plaisir quand tu viens faire un tour par ici. ;-)

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  5. C'est vrai, comme toi, je n'ai pas trouvé mieux que Marjane Satrapi. Ha, "Persépolis", mais aussi "Broderies" ou "Poulet aux prunes" (dont un très beau film a été tiré d'ailleurs).
    Contrairement à toi, je trouve le style de Catel Muller très "marqué" comme tu dis : dès que j'ai vu la couverture de Olympe de Gouges, j'ai de suite reconnu le style du dessin que j'avais aimé dans Kiki de Montparnasse. Mais quand j'ai lu Kiki, je ne l'ai pas aimé tout de suite, ce style, je le trouvais trop gras, grossier. Puis finalement, j'ai trouvé que ça allait bien avec le personnage, comme ça va aussi à Olympe de Gouges : des personnalités fortes, qui en imposent.
    J'aime moins les BD où le dessin est trop léché, trop parfait, avec plein de petits détails fins... A moins que le scénario aille très bien avec ce style, comme par exemple les BD de Yslaire. En fait, je crois que je suis très sensible au style qui convient à l'histoire. On ne peut peut-être pas tout raconter avec le même trait ?

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    1. Très certainement ! Même si je t'avoue que mes compétences et mes avis en matière de BD sont assez limités et se résument assez à "j'aime" ou "j'aime pas".
      Je comprends ton "analyse" sur Kiki mais je n'ai pas vécu ma lecture de la même façon.
      Tout est question de sensibilité et je crois que je ne suis définitivement pas touchée par ce style de dessin.
      Je peux très bien aimer en même temps un dessin assez enfantin ou un autre plus détaillé et en réfléchissant à ta dernière remarque, je me dis que oui, c'est cela : le dessin doit être sensible, limite pouvoir raconter l'histoire à lui tout seul, sans les textes, c'est-à-dire coller à l'histoire qui est racontée, ce qui implique forcément que l'on ne dessinera pas de la même façon une BD historique ou une autobiographie.

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  6. Bonjour Céline,

    J'ai beaucoup aimé ce roman graphique ainsi qu'Olympe de Gouges. J'ai particulièrement aimé les forts caractères de ces deux femmes et comment elles tordent le cou aux idées machistes de leurs époques (principalement Olympe de Gouges) Je trouve ça tellement agréable d'apprendre grâce à la BD, rien de mieux qu'un bon roman graphique, plus efficace que mes profs d'histoire pour ma part ;)

    Tes chroniques sur les romans graphiques et bandes dessinées sont vraiment top :D

    Lucille.

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  7. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  8. °º✿✿°º✿✿°º✿✿°º✿✿º°
    Un petit coucou amical chez toi Chère Céline !

    Les médiathèques ont cet avantage : nous proposer des ouvrages que l'on aurait peut-être pas eu l'idée d'acheter quelques années auparavant.
    Merci de partager avec nous cette découverte !

    Je te souhaite un bon début de semaine
    GROS BISOUS !!!
    °º✿✿°º✿✿°º✿✿°º✿✿º°

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  9. J'ai bien envie de la lire cette BD ainsi qu'Olympe de Gouges, merki Céline et les internautes!!

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  10. Super article.
    Si vous voulez en savoir plus sur Kiki de Montparnasse, j'ai trouvé ses nombreuses représentations picturales sur Art Days:
    http://www.art-days.com/alice-prin-kiki-de-montparnasse-representations/

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