Les autres pages...

mardi 18 février 2014

Dans la chaleur infernale de "Green River"...


Ce roman date de 1995, publié initialement sous le titre L'Odeur de la haine.
Il nous plonge dans l'enfer carcéral de Green River, une prison texane sous haute-tension, dirigée par un directeur qui perd les pédales et où règnent les clans Blacks, Blancs et Latinos, parqués dans les différents blocs qui organisent ce pénitencier.
Violence, racisme et trafic de drogue sont le quotidien des détenus.


Dès les premières pages, l'action est présente et la révolte gronde.
Aucun temps mort dans ce long récit qui se déploie telle une grande production hollywoodienne.
Oui, ce roman, c'est du grand cinéma.
Notez que l'auteur, Tim Willocks, est aussi scénariste et a travaillé avec Steven Spielberg et Michael Mann.
Je comprends mieux.

Les événements principaux se déroulent sur 48h maximum et l'on suit presque pas à pas la naissance et la propagation de l'émeute qui met la prison à feu et à sang (au figuré comme au propre), ourdie à des fins strictement personnelles, elle va exacerber jusqu'au point de non retour la guerre des clans et être l'occasion et le cadre de règlements de compte sans pitié.

La galerie de personnages est impressionnante.
Les détenus qui ont pris perpète, tueurs de sang-froid, sains d'esprit ou bien schizophrènes, cotoient les condamnés à tort, tels Ray Klein (l'un des "héros"), chirurgien orthopédique, qui arrive à se faire respecter en monnayant ses talents de médecin auprès des prisonniers et en "donnant de son temps" à l'infirmerie.
L'infirmerie où sont en train de crever les gars atteints du sida et qui est le lieu vers lequel la violence va converger.
Et que dire du directeur de la prison... un homme visionnaire qui a fait revivre le vieux pénitencier de Green River et qui nourrissait l'entreprise d'y redresser toutes les "âmes déviantes" avant de les rendre à la vie civile. Une noble ambition dont il ne peut que constater l'échec.

L'humanité n'est pas la qualité principale de la plupart des "habitants" de ce microcosme mais il y a des exceptions et ces quelques bonnes âmes sauront se trouver.
Comme dans tout bon film d'action américain, il y a une morale à la fin et les héros ne meurent pas !

"Le plus grand roman jamais écrit sur la prison" ? (en a dit James Ellroy)


Je ne sais pas, je n'ai pas suffisamment lu de romans ayant pour sujet principal la prison, mais ce dont je suis sûre, c'est que ma lecture a été captivante du début à la fin.
Je n'ai tout bonnement rien à reprocher à cette fiction à l'écriture dense, riche et imagée, sans pour autant qualifier ce bouquin de lecture inoubliable.
Étrange...

3 commentaires:

  1. Merci pour cet avis il est dans ma wishlist maintenant!

    RépondreSupprimer
  2. J'ai ce roman et La Religion du même auteur dans ma PAL. Vu ton billet, il va vraiment falloir que je les regarde de plus près. Mais par lequel commencer... ils ont l'air tellement différents!

    RépondreSupprimer
  3. L'univers carcéral a l'air impitoyable, ce roman semble captivant, à retenir...

    RépondreSupprimer