lundi 6 mai 2013

"Une simple chute", un roman noir de Michèle Lesbre


Un homme, le narrateur de cette histoire, prend le train pour se rendre à Velmont "surveiller la lente agonie d'une maison de famille".
À peine installé dans le wagon, une femme, ni jeune ni belle mais avec des yeux magnifiques, qui se fait appeler Lila, s'assied à côté de lui, s'excusant de le déranger tout en s'imposant. Elle a besoin de parler. Quand elle interroge le narrateur sur sa destination, il s'avère qu'elle semble connaître les lieux elle aussi et plus précisément, le café de la place.
Une longue confession commence alors... Lila raconte comment elle a atterri à Velmont et comment sa vie a basculé en une journée.
Une révélation de son mari, son brusque départ en voiture, rouler, rouler... et tomber en panne aux abords de Velmont. Elle trouve refuge dans le café du coin et, sans qu'elle le sache encore, c'est le début d'une nouvelle vie pour elle.

Le récit de Lila, au fil des chapitres et du voyage en train est entrecoupé des impressions du narrateur, dont on apprendra qu'il se prénomme Gérard bien plus loin dans le livre. D'abord agacé par cette femme qui monopolise son attention alors qu'il comptait mettre à profit son temps libre pour lire des documents de travail, il est de plus en plus fasciné par son charme, tout énigmatique soit-il. Il se trouve peu à peu pris, et emprisonné, par le récit qu'elle lui livre. Un récit de plus en plus inquiétant... Il ne peut rien faire d'autre que de l'écouter, lui, le démarcheur à domicile, qui a le verbe facile d'ordinaire et a l'habitude de mener la discussion.
Extrait p. 40 :
  "Au fond, je ne savais pas ce que je voulais. Cette femme me plaisait, j'en devenais presque idiot. Je ne trouvais rien à lui dire, quelque chose qui lui aurait changé les idées, ou qui l'aurait incitée à m'avouer la vraie raison de son manège.
   Je comptais mentalement tous les arrêts avant Velmont. Je tripotais la documentation sur le nouveau matériel de l'entreprise. J'étais nerveux.
   Je me demandais si j'avais affaire à une détraquée. On ne raconte pas sa vie au premier venu.
   Je ne m'étais jamais fait aborder par une femme. J'aimais sa voix, et j'aurais préféré l'avoir en face de moi, à cause de ses yeux."

Je vous laisse le soin de découvrir ce récit en détail par vous-même, la quatrième de couverture en disant déjà plus qu'il n'en faut.

Personnellement, j'ai apprécié toute la partie des confidences faite par Lila à cet homme, que ce soit dans le train ou après en être descendu et ce, bien qu'il soit un peu saupoudré d'une étrange ambiance nostalgique teintée d'un peu de fantastique (pas trop ma tasse de thé). J'ai aimé l'originalité de la situation, et la tension qui est minutieusement soutenue.
J'ai nettement moins adhéré à la suite, que je ne vous révélerai bien évidemment pas, qui n'a rien d'extraordinaire, que je n'ai pas forcément trouvée très crédible et qui me semble présenter quelques failles, deux ou trois zones d'ombre. Hum, je chipote un peu, comme toujours...

Le tout donne tout de même une lecture agréable mais loin d'être inoubliable. Finalement, je ne peux pas dire que j'ai mieux aimé ce roman de Michèle Lesbre plutôt que Nina par hasard. Les deux ne m'ont pas emballée outre mesure. J'arrêterai donc là ma découverte de cette auteure.
Ces petits coups de"moins bien" de temps en temps me permettent d'apprécier encore plus les gros coups de cœur littéraires qui m'arrivent régulièrement. Ça fait partie du jeu. On ne peut pas faire des bonnes pioches à chaque fois !

Un livre qui a fait l'objet d'une lecture commune avec Jack. Vous pourrez donc aussi le trouver sur son blog... clic !


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3 commentaires:

  1. Suis pô étonné par ton billet...mais alors "pô du tout...sourire...très agréable en tout cas cette lecture commune...à refaire...très bonne semaine...
    PS: La police utilisée pour ton extrait est trop petite...ou moi pas bien réveillé^^

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    1. Non, non, tu étais bien réveillé ! Erreur de ma part... corrigée !
      Pas de souci, on le refera !

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  2. Roman à suspense donc (plutôt que véritable polar, il n'y a pas d'enquête) que l'on dévore parce qu'on est curieux, parce que, bien confortablement assis dans notre canapé (rouge ou pas), on peut écouter sans danger le chant de la sirène ...
    L'écriture de Michèle Lesbre fait le reste.
    Tout en douceurs, en confidences, rare moment.
    Ce bouquin (en format poche) est peut-être plus facile d'accès que Le canapé rouge et offre une belle porte d'entrée dans l'univers de cette auteure.

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