Mon premier manga, dont je vous ai parlé récemment, n'était pas une vraie bande dessinée japonaise, puisqu'elle se lit dans le sens de lecture qui est le nôtre.
En effet, au Japon, les livres sont imprimés à contresens de chez nous et donc se lisent à l'envers (par rapport à nous).
Il m'a donc fallu un petit temps d'adaptation pour prendre le réflexe de tourner les pages en partant de la fin et pour arriver à lire les vignettes dans le bon ordre, de droite à gauche (pardon pour ceux qui savent déjà tout ça, mais moi, je découvre !)
Après quelques hésitations, on peut dire que j'étais presque comme un poisson dans l'eau de ce nouvel univers littéraire !
on lit d'abord la page de droite, du haut vers le bas,
les vignettes de droite avant celles de gauche
et les bulles les plus à droite avant celles de gauche
Faut prendre le coup !
Solanin est un dyptique du mangaka (nom que l'on donne aux dessinateurs de BD au Japon) Inio Asano.
Cette BD retrace l'histoire d'une bande de jeunes adultes à Tokyo, qui se sont rencontrés à la fac autour d'une passion commune, la musique. Ils ont fini leurs études pour la plupart et ont fait irruption dans le monde du travail.
Ils sont à la croisée de deux mondes, à ce moment de la vie bien particulier où l'on quitte les derniers instants d'insouciance de la vie étudiante pour entrer de plein pied dans la vie active.
Tous ont en commun un certain malaise, une incertitude face à l'avenir. Ce sont des grands ados qui ont du mal à devenir adultes.
Les tranches de vie se succèdent et l'on suit plus particulièrement deux de ces jeunes qui sont en couple. Meiko est office lady (OL = secrétaire) dans une grande entreprise. C'est un boulot stable mais qui ne la passionne pas. Du jour au lendemain, elle démissionne pour vivre sa vie.
Taneda, son copain, est illustrateur pigiste. Il fait parti de ce que l'on appelle au Japon les freeters (ceux qui font des jobs d'appoint) mais sa vraie passion, c'est la musique. Il est guitariste et chanteur dans le groupe formé à la fac avec ses copains.
J'ai beaucoup aimé.
Même s'il ne se passe pas grand-chose finalement et que le scénario n'a rien d'haletant, les personnages sont tous très attachants et les dessins sont très réalistes. Les expressions des personnages sont très travaillées, tout comme les intérieurs des pièces de maison qui fourmillent de détails. Oui, il y a de quoi regarder !
Quant aux paysages extérieurs (et là, vous allez vous rendre compte que je n'y connais rien en manga), je me suis demandé si ce n'était pas des photos scannées tellement ils sont proches de la réalité.
Quant aux paysages extérieurs (et là, vous allez vous rendre compte que je n'y connais rien en manga), je me suis demandé si ce n'était pas des photos scannées tellement ils sont proches de la réalité.
La BD est donc très vivante.
Et je n'ai pas été étonnée du tout quand j'ai vu en fouillant sur le net que l'histoire a été adaptée en film au Japon. Je me suis fait la remarque que c'était tout à fait l'impression que j'avais en lisant : l'impression d'être devant un film racontant l'histoire d'une bande de potes.
On suit tour à tour chacun des personnages. Plus souvent le couple Meiko et Taneda mais les autres ne sont pas laissés pour compte.
Leurs pensées intimes s'égrainent au long des pages. Pas mal de lieux communs (où courre-je, ou erre-je, suis-je heureux ?), il est vrai, que certains trouveront à la limite du "gnangnan" (des "grands moments de réflexions transcendantales destinées à comprendre la théorie générale de l'union dans 9 m² avec cuisine", dixit ici !), ce qui n'est pas habituellement ma tasse de thé non plus, mais j'ai trouvé que ces pensées profondes (ou pas, c'est selon !) formaient une douce mélopée poétique qui rythme parfaitement l'histoire.
J'ai été dépaysée une fois de plus par cette immersion dans la jeunesse urbaine de Tokyo et c'est ce que je recherche dans mes lectures. Ne pas tourner en rond, lire autre chose pour faire des découvertes.
Dépaysée donc, mais je me suis également reconnue dans cette incertitude face à l'avenir que peuvent éprouver les jeunes adultes, qui se rendent compte qu'il est temps de grandir parce qu'ils ne sont plus des gamins et qu'il va falloir trouver le moyen de s'assumer tout en essayant de continuer à rêver.
Un thème certainement universel...
Un thème certainement universel...
Ce manga est mon préféré, probablement parce que toutes ces interrogations qui semblent gnangnan m'ont beaucoup parlé (et me parlent encore d'une certaines façon). Par contre je n'ai pas osé voir le film, de peur d'être déçue.
RépondreSupprimerBonne continuation dans l'univers des mangas.
Mais le film est visible uniquement en VO non ?
SupprimerSous-titrée en anglais peut-être. J'ai regardé la bande-annonce mais je ne me rappelle pas.
Il me semble avoir lu quelque part que l'adaptation était très fidèle au papier, et c'est d'ailleurs ce qui m'a semblé avec le peu que j'ai vu dans la BA.
Il doit y avoir un sous-titrage en français car il a été présenté lors de sa sortie à un festival à Paris (où je regrette encore de ne pas avoir pu me rendre). Mais je n'en sais pas plus.
SupprimerSi un jour tu as l'occasion de le voir, n'hésite pas à revenir me mettre un petit mot ici. Ça m'intéresse.
SupprimerTu me fais me souvenir d'un manga que j'avais beaucoup beaucoup aimé (et pourtant oublié...) et qui s'intitulait "la bicyclette rouge".
RépondreSupprimerC'était magnifique.
Celui-là me fait très envie aussi.
J'avoue que je ne lis pas beaucoup ce type de mangas et je me cantonne beaucoup au shojo car c'est un style qui permet de s'évader et dont (généralement) suis très peu déçu.
RépondreSupprimerMais les dessins de ce mangas sont superbes et le sujet intéressant.
J'essaierais de le découvrir.
On ne fait même plus gaffe pour la lecture de droite à gauche à la fin. =)
Bonne prochaine lecture
Tu as raison !
SupprimerJ'ai été étonnée de la rapidité avec laquelle je me suis habituée à lire un livre à l'envers !
Je ne connaissais pas ce manga...je le note donc...ben il a disparu du blog ce très beau sac dans lequel tu rangés tes lectures...?...sourires...très bon dimanche...
RépondreSupprimerOui, j'espère avoir une nouvelle bannière, peut-être... ça ne dépend pas (que) de moi, donc, en attendant, j'ai décidé de faire dans la sobriété. Ça me change un peu ! ;-)
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