Déception. Énorme déception.
C'est le sentiment que j'ai ressenti au fur et à mesure que je lisais le dernier roman de Joseph O'Connor.
Muse nous entraîne encore une fois sur ses chères terres d'Irlande mais un siècle en arrière.
La muse, c'est Molly Allgood, une jeune comédienne et son pygmalion est le célèbre dramaturge John Millington Synge, un des instigateurs du renouveau littéraire irlandais au début du XXème siècle et co-fondateur du Théâtre de l'Abbaye à Dublin.
Deux personnages principaux qui ont donc bel et bien existé et que Joseph O'Connor a mis en scène de manière très libre. Il reconnaît avoir pris certaines aises avec la réalité, son but n'étant pas de livrer une biographie officielle mais bien un roman.
Tout oppose ces deux êtres : l'âge (elle a 19 ans et lui 37), la religion (elle, catholique et lui protestant), le milieu social et l'éducation (elle, pauvre et un peu rustre dans son langage et lui bourgeois, propriétaire terrien). Elle est fougueuse et rebelle et lui est comme muselé par les conventions.
Il lui impose une relation cachée par peur du quand-dira-t-on et elle attendra indéfiniment un mariage qui ne viendra pas. John Synge meurt prématurément de la maladie de Hodgkin.
Le récit est à cheval sur 2 époques : dans le Londres des années 50, Molly est une vieille dame solitaire, actrice déchue, alcoolique, vivant à la limite de la mendicité. Nous la suivons tout au long d'une journée, au cours de laquelle les souvenirs du passé et de son amour jamais oublié, quelques cinquante années en arrière à Dublin, lui reviennent à la pelle.
Je me suis lancée très confiante dans cette lecture, me souvenant des excellents moments que j'avais passés avec À l'irlandaise, Inishowen et Desperados... grande déconvenue...