mardi 24 juillet 2012

Journal intime d'un assassin

Dans la tête d'un assassin, on ne pourrait pas l'être plus. Ce polar est LE journal d'un homme qui a senti sa "vocation" d'assassin naître en lui, poindre son nez un jour, dans le métro, en observant la nuque d'un inconnu.




Décorum est le premier roman publié par Dominique Legrand, également auteur de In memoriam N.K., le livre que j'ai lu dans le cadre du dernier masse critique de babelio.
Ayant apprécié l'originalité du sujet et l'écriture de l'auteur, j'ai eu envie de lire cet autre ouvrage de lui, intriguée une fois encore par le sujet.

J'ai failli être bien déçue.
Le livre est d'un nombre de pages correct mais point trop non plus, et pas loin de la moitié tournent un peu au rond-rond. Nous lisons le journal intime d'un petit gestionnaire d'assurance parisien, dont le train train quotidien n'a rien de passionnant (lui-même nous le dit). Il nous fait part régulièrement des envies de violence, et précisément de meurtre, qui le tiraillent mais tout est bien plan plan.
Heureusement, sa vie s'anime après qu'il ait commis son, ses premiers crimes et qu'une rencontre vienne "pimenter" sa vie. Et notre lecture surtout !

J'ai été également un peu déroutée par les pensées mêmes exprimées par cet assassin. On est effectivement curieux de savoir ce qui se passe dans la tête d'un homme qui décide de tuer quelqu'un, comme cela, gratuitement, du jour au lendemain.
J'ai du mal à concevoir qu'il n'y ait pas une explication rationnelle, que la personne ne soit pas gravement perturbée psychologiquement, ou que sais-je encore.
Mais non, pas ici.
Certes, l'homme est solitaire, marqué par une douloureuse rupture sentimentale il y a quelques années, n'a pour seule famille apparente que sa mère qu'il visite tous les dimanches en train et un ancien ami de fac avec qui il a gardé contact mais qu'il ne voit pas plus souvent que cela. Sa vie n'a donc rien d'exaltant et il trouve quelques passions dans la lecture, celle de Kafka notamment, et la contemplation des peintures torturées de Francis Bacon qui semble le remplir d'un étrange bien-être.
Mis à part cela, il a l'air tout à fait normal et paraît raisonner d'une manière très sensée.
D'où une certaine incrédulité en moi quand il nous parle froidement de ses préméditations.

Extrait p. 47 :
"Dimanche 12 mars


Ce dimanche passé en compagnie de Maman était le dernier avant le meurtre. Autrefois, j'y pensais comme une chose à envisager ; maintenant, celle-ci est déjà acquise, et je dois l'assumer. La nuance est différente. Désormais, le meurtre existe dans ma tête, je n'ai plus qu'à l'accomplir, exactement comme une scène de film est tournée à la suite d'un scénario scrupuleux, ne s'écartant pas du cadre délimité à l'avance, ne laissant nulle place à l'improvisation.
  C'est avec un couteau que je tuerai, c'est une évidence. Le couteau procure des sensations que n'offre pas l'arme à feu. Au-delà du contact vrai et sincère entre l'assassin et sa victime, il existe le plaisir optimal de sentir la souffrance du corps qu'on transperce jusqu'à l'extrémité de ses propres doigts. Poignarder... - quelle violence dans ce verbe ! quelle agressivité ! - c'est faire l'amour sans préservatif, c'est empêcher tout obstacle d'altérer la douleur de celui qui souffre et la jouissance de celui qui tue, c'est enfoncer un morceau d'acier dans la chair, à défaut d'y enfoncer ses propres ongles."

Bon, vous avez compris qu'il y a quelque-chose qui m'a perturbée dans ce récit.

C'est assez bien écrit, sans être passionnant et j'avoue avoir été littéralement époustouflée par la description d'une scène de meurtre dans une salle-de-bains (sans blague, j'ai trouvé ce passage génial !). Une vraie boucherie, c'est certain, mais relatée d'une manière remarquable, très visuelle. On se croirait devant une scène de film ! On voit bien ici les influences de l'auteur, fan de et critique de cinéma.



J'ai lu ce polar dans le cadre du challenge de Delph, le crime n'a pas de frontière... (pour le continent européen)
Retrouvez toutes les participations ICI.

Cet article a été publié automatiquement
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4 commentaires:

  1. comme tu le sous -entends, je ne sais pas si je parviendrais à lire un livre et l'aimer si je ne comprends pas les raisons et les motivations du "héros"...

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  2. Le thème me plait mais vu ton ressenti, je vais passer mon chemin. Dans le même esprit, un thriller que j'ai adoré : "Le tueur intime" de Claire Favan. On suit un homme de son enfance jusqu'à l'âge adulte, et on le voit devenir un assassin sous nos yeux. Mais en même temps c'est un vrai thriller, ce n'est pas qu'un roman psychologique. Ca te plairait peut-être :)

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  3. C'est normal je pense que le journal intime d'un tueur soit perturbant...

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  4. *** Un petit bonjour rapide de Thaïlande !!!! ... je reviendrai très vite te voir !!!! BISOUS BISOUS BISOUS à toi Céline ! :o) ***

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