La couverture est déjà un petit bijou en elle-même !
Ah, bien sûr, il faut aimer le style, et je vous avouerai que le doré et le rococo (mon dieu les grosses ailes dorées...), ce n'est pas ce que je préfère... et c'est donc avec une petite inquiétude, mais beaucoup de curiosité, que je me suis lancée dans la lecture de ce manga, qui m'a été gentiment envoyé par les éditions IMHO (merci Solène).
L'auteur, Usamaru Furuya est un artiste complet. Né en 1968, il a étudié aux Beaux-Arts, a appris la maîtrise de la peinture à huile mais a aussi touché à la sculpture, au théâtre et à la danse Butô.
En 1994, il se lance dans le manga, sans vraiment en connaître les conventions. Les premières planches de Palepoli paraissent dans la revue Garo, un mensuel sur les mangas avant-gardistes et alternatifs.
Plus de 15 ans après, ces planches rassemblées sont enfin disponibles en France. Furuya a publié entre-temps plusieurs autres mangas (clic).
Sous forme de planches de 4 vignettes de même dimension, le mangaka décline des gags où se mêlent humour, absurdité, poésie, surréalisme, gore, sexe, mises en abyme, parodies, etc.
Au départ, on est déboussolé.
C'est déroutant, même un peu dérangeant.
On veut comprendre mais on ne voit pas trop ce qu'il y a à comprendre.
On veut comprendre mais on ne voit pas trop ce qu'il y a à comprendre.
Ensuite, on se rend compte qu'il y a des personnages récurrents (le fantôme des pages rejetées, le petit takashi, l'ourson tueur, etc.) et ouf, cela prend un certain sens.
On croise Jésus, Bouddha, l'inspecteur Colombo, des personnages de Pulp Fiction.
On se dit que le type est un fou, qu'il dessine tout ce qui lui passe par la tête mais que le rendu est assez génial !
C'est décalé, déjanté, ça part dans tous les sens, ça interroge, ça ne ressemble à rien que je connaisse déjà.
"À l'image de cette narration hétéroclite, Usumaru Furuya multiplie les registres graphiques en passant du pointillisme au trompe-l'œil, tout en réadaptant des tableaux cubistes ou des chefs-d'œuvre de la Renaissance" (tiré du dossier de presse).
La diversité et la richesse des dessins ne laissent aucun doute sur les talents d'artiste de l'auteur.
Palepoli n'est pas une simple BD mais bien une petite oeuvre d'art à part entière.
Les traits de Furuya sont servis par une belle édition (on trouve même quelques pages en couleur qui se sont glissées au milieu de tout se noir et blanc) et auraient même mérité un tirage plus prestigieux.
Un petit bémol, comme toujours avec moi, concernant les nombreuses références à la culture japonaise (télé, manga ou ciné). Elles sont l'objet à chaque fois d'une note de l'éditeur mais sur nous, lecteurs occidentaux, elles ont forcément moins d'impact que sur les lecteurs japonais. À moins d'être déjà féru de mangas vidéos et dessinés.
Même réflexion par rapport aux jeux de mots.
Du coup, on passe un peu à côté de certains gags.
Pour résumer : j'ai été agréablement surprise par ce manga complètement décalé et foisonnant qui ravira les fans du genre; et par ce très beau travail d'artiste qui enchantera tous ceux qui sont sensibles aux belles choses.
Du coup, on passe un peu à côté de certains gags.
Pour résumer : j'ai été agréablement surprise par ce manga complètement décalé et foisonnant qui ravira les fans du genre; et par ce très beau travail d'artiste qui enchantera tous ceux qui sont sensibles aux belles choses.
Sortie en France le 20 novembre 2012
Ça a l'air très, très particulier... Un vrai Ovni...
RépondreSupprimerMais oui, un ovni, c'est tout à fait ça !
SupprimerJ'avais lu un article dessus il y a quelques temps qui m'avaient intriguée. Tu renforces mon envie de le lire.
RépondreSupprimerje suis ravie d'être passée par ici...grâce à Chrys !!! je vois que tu es une dévoreuse de livres mais pas que alors @ bientôt !
RépondreSupprimer;)
Merci Voyelle !
SupprimerEffectivement, je ne fais pas que lire. J'adore aussi crocheter. Je viens de terminer un petit quelque-chose qui m'a tenu tout l'été et là, j'attends désespérément ma commande de chez Bergère de France pour attaquer un nouvel ouvrage !