vendredi 15 mars 2013

Un peu déçue par "Jeangot, le renard manouche" de Sfar et Oubrerie, j'attends la suite...


Et voilà, la bande dessinée a encore réussi le tour de force de m'intéresser à un personnage, que certes je connaissais tout de même de nom car je n'ai pas été élevée au fond d'une grotte, mais dont je ne savais rien d'autre si ce n'est sa qualité de guitariste de jazz émérite.

Savais-je que Django Reinhardt était un gitan, un manouche ? Pas vraiment.
Savais-je qu'il jouait avec juste deux doigts valides à la main gauche ? Il a perdu l'usage des trois autres dans l'incendie de sa roulotte à l'âge de 18 ans. Non, je ne le savais pas du tout.

Bref, après un a priori dubitatif face à ces personnages animaliers (genre c'est un truc pour les enfants), rassurée par ce que je connaissais déjà de Clément Oubrerie (Pablo, Aya), je me suis dit que c'était peut-être l'occasion de découvrir quelque-chose de nouveau. 

Qu'on ne s'y trompe pas, malgré les petits animaux mignons, les renards et les hérissons, ce n'est pas du tout une histoire pour les enfants. Autant vous pouvez laisser traîner les Aya sur la table du salon, autant les Jeangot (oui, ça sera encore une série), c'est une autre affaire.


Les dessins sont donc Clément Oubrerie, et ça se reconnaît. Son Jeangot tient plus de Pablo que d'Aya, dans le traits et dans les couleurs. Mêmes types de teintes et mêmes coups de crayons.


Le scénario, quant à lui, on le doit au célèbre Joann Sfar et là, même si je ne connais de lui que sa vie héroïque de Gainsbourg (jamais eu envie de lire Le chat du rabbin), j'ai bien senti sa patte particulière dans le récit.
Un petit souffle délirant et poétique se promène dans l'histoire...
Le petit macaron apposé par l'éditeur sur la couverture (Une vie de...) dit bien ce qu'il veut dire. Ce n'est pas une biographie officielle que nous propose l'auteur mais bien une vie arrangée, à sa sauce, avec une bonne dose d'imaginaire.

Niglaud, le narrateur, est un vieux hérisson revêche, ancien musicien qui tient un magasin de musique et qui a entrepris de rédiger une biographie de son ami d'enfance Django Renart pour l'éditeur Gallimard. Un ami  fictif de Django Reinhardt et qui est tout autant que lui, si ce n'est plus, le personnage principal de l'album.
Quelques pages, vers le milieu et vers la fin présentent ses réflexions concernant l'élaboration de sa biographie (notamment ses relations avec l'éditeur), dans une époque contemporaine, en opposition à la période de narration de la vie de Jeangot.

Ces pages avec des petites vignettes rappellent fortement
un procédé graphique déjà employé dans le tome 2 de Pablo (p.70,71)

Le petit Django est né en 1910 dans une roulotte en Belgique. Il grandit avec Niglaud et ensemble, ils découvrent l'école, la musique, la pêche et le sexe. Ils font les quatre cents coups. Niglaud le hérisson, c'est le copain maladroit, voire nigaud comme son nom l'indique, qui ne sait rien faire sans son pote.
Ce premier tome s'achève sur la fin du long séjour à l'hôpital de Django

Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, je ne vais pas vous mentir et je ne vais pas faire mon exaltée de service, je suis moins conquise par le sujet que pour Pablo.
Même si globalement c'est très sympathique, bourré de malice et que ça donne indéniablement le sourire, j'ai eu un peu l'impression qu'il ne se passait pas grand-chose dans cet album, mis à part l'incendie de la roulotte de Jeangot et son séjour à l'hôpital. Du moins, je n'ai pas retenu grand-chose d'autre. J'attends donc la suite avec une curiosité aiguisée, espérant y trouver plus d'action. Peut-être ai-je aussi un peu de mal avec l'univers de Joann Sfar.

Par contre, pour ce qui est des dessins, je suis toujours autant sous le charme.
Chaque page est une petite œuvre d'art.


Je ne peux donc pas vous cacher que j'ai été plus réceptive au côté Oubrerie qu'au côté Sfar de cette BD.
C'est donc un "Peut mieux faire, j'attends la suite" pour moi.


Sur le site de Libération, vous pouvez visionner les premières planches (clic)
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2 commentaires:

  1. Oui cela se sent bien que c'est plutôt Joann Sfar qui te déçoit dans la BD ;-)
    Je suis un peu surprise des chemins qu'il choisit désormais, très variés (pas de nvelles des "lumières de la France" par exemple) et parfois très décriés (voir sa dernière BD "Tokyo"...).

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  2. Le truc, c'est que quand la BD est sortie, je ne connaissais pas encore Clément Oubrerie, mais Joann Sfar, oui. Et je n'ai pas vraiment eu envie de la lire du coup.
    Ce n'est donc que récemment, après avoir découvert Pablo et Aya que je m'y suis intéressée.

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