Bien inspirée pour mes lectures estivales, j'ai acheté Dieu bénisse l'Amérique en même temps que Fuck America.
Avec deux titres pareils, le doublé me semblait inévitable !
Mark SaFranko, auteur américain, fait revivre une troisième fois son personnage fétiche et alter ego, Max Zajack, pour nous compter son enfance difficile, dans les années 50 et au début des années 60, dans un quartier pauvre d'immigrés polonais de Trenton, dans le New Jersey.
On est très loin du rêve américain, ici encore.
Les parents, Bash et Jake triment et leur fils, Max, trinque. Ils ont une facilité déconcertante pour le rendre responsable de tous leurs malheurs...
Extrait p. 145 (après l'achat d'une voiture neuve, qui les a endettés pour plusieurs années) :
"Dès le premier jour, notre belle automobile fut un véritable fiasco, un désastre ambulant, un beau tas de merde.Tout ce qui pouvait déconner a déconné. La première semaine, c'était le pot d'échappement. Puis le compteur est tombé en panne. Ensuite, plus moyen de baisser la vitre côté passager. Au cours du seul premier mois, le paternel a dû retourner trois fois chez Reedman Motors.
Pour une raison mystérieuse, il aimait bien m'emmener. Aussi, dès que la Biscayne montrait des signes de faiblesse, je me recroquevillais. La fumée sortait par les oreilles de Jake... Son nez se plissait... Il grinçait des dents et se défoulait sur moi.
- Sale merdeux ! Toujours à nous causer des problèmes ! Je devrais te flanquer une bonne correction, ça t'apprendrait !"
Jamais d'amour dans cette histoire mais des engueulades, des coups et des beignes à la pelle.
Extrait p. 145 (après l'achat d'une voiture neuve, qui les a endettés pour plusieurs années) :
"Dès le premier jour, notre belle automobile fut un véritable fiasco, un désastre ambulant, un beau tas de merde.Tout ce qui pouvait déconner a déconné. La première semaine, c'était le pot d'échappement. Puis le compteur est tombé en panne. Ensuite, plus moyen de baisser la vitre côté passager. Au cours du seul premier mois, le paternel a dû retourner trois fois chez Reedman Motors.
Pour une raison mystérieuse, il aimait bien m'emmener. Aussi, dès que la Biscayne montrait des signes de faiblesse, je me recroquevillais. La fumée sortait par les oreilles de Jake... Son nez se plissait... Il grinçait des dents et se défoulait sur moi.
- Sale merdeux ! Toujours à nous causer des problèmes ! Je devrais te flanquer une bonne correction, ça t'apprendrait !"
Jamais d'amour dans cette histoire mais des engueulades, des coups et des beignes à la pelle.
Max n'est pas un méchant mais son cadre de vie et ses fréquentations le mènent irrémédiablement du côté des mauvais garçons.
Pas très doué en classe, pas très intéressé aussi, ses parents le poussent très jeune à aller gagner sa croûte. Il enchaîne les petits boulots plus ou moins merdiques.
Contrairement à son père qui vit encore bercé par l'illusion du rêve américain, le jeune Max pose un regard très réaliste sur ce qui l'entoure et la vie qui s'offre à lui s'il n'arrive pas à s'échapper de son « ghetto » blanc.
Les courts chapitres de 2 ou 3 pages se succèdent à grande vitesse pour relater des épisodes souvent pas très gais mais toujours truculents et parfois tragiques.
Ça m'a rappelé les aventures en dessin animé de Tom Sawyer que je regardais à la télé quand j'étais petite. Mais en plus noir et en plus cru.
Ça se lit comme on boirait du petit lait. C'est détaillé et imagé sans être assommant de descriptions et les personnages sont vivants.
Max SaFranko décrit le réel et le balance tel quel à son lecteur.
Ce roman d'apprentissage n'épargne pas au lecteur les scènes de découverte (très tôt) de la sexualité du jeune homme, qui est assez perturbé par ses érections quotidiennes quasi permanentes (tiens, tiens, Edgar Hilsenrath n'est pas loin...). Et j'ai cru comprendre que dans ces 2 romans précédents, Putain d'Olivia et Confessions d'un looser, le même personnage (qui est plus âgé) est tout autant obsédé par le sexe.
SaFranko est d'ailleurs qualifié ici d'écrivain queutard. Ça veut tout dire !
Mieux vaut ne pas être une âme sensible... mais après avoir lu Edgar Hilsenrath, plus rien ne me décoiffe !;-)
Un peu trop hard pour la pudique amérique ? Il faut le croire puisque ces livres n'ont pas été édités aux USA avant 2010 (publiés d'abord au Royaume-Uni, 2005 pour Putain d'Olivia), ce que nous apprend l'excellente préface de Salvatore Difalco.
Celui-ci souligne justement ce caractère « réel » dans l'écriture de Safranko, lui qui a continué à faire des petits boulots merdiques tout en écrivant, « ce qui confère à son œuvre une humilité de col-bleu, un courage et une intégrité qui manquent à trop de romans dits littéraires et d'auteurs qui occupent le devant de la scène ».
Celui-ci souligne justement ce caractère « réel » dans l'écriture de Safranko, lui qui a continué à faire des petits boulots merdiques tout en écrivant, « ce qui confère à son œuvre une humilité de col-bleu, un courage et une intégrité qui manquent à trop de romans dits littéraires et d'auteurs qui occupent le devant de la scène ».
Entre Edgar Hilsenrath et Mark SaFranko, mon cœur balance maintenant !
Je suis enchantée par mes deux découvertes de vacances qui m'ont donné envie d'en lire plus chez chacun des deux auteurs.
Je suis enchantée par mes deux découvertes de vacances qui m'ont donné envie d'en lire plus chez chacun des deux auteurs.
À regarder : une interview de Mark SaFranko (clic)
Ceci était ma quatrième lecture de vacances
Je note dans un coin de calepin
RépondreSupprimermerci Céline
Pareil, noté dans un coin !
RépondreSupprimerMerci :)
*** Coucou Chère Céline ! :o)
RépondreSupprimerTu nous fais profiter de tes lectures estivales et j'adore !!!!!
MERCI et GROSSES BISES ! :o) ***
Intéressant !
RépondreSupprimerBon, quand même, on peut noter que l'orthographe correcte s'il s'agissait d'un nom polonais serait "Zajac", qui d'ailleurs signifie "lièvre" (je connaissais une Australienne qui portait ce nom). Avec un k à la fin, ce n'est plus polonais (prononciation complètement différente et impossible dans cette langue).