Petite déception...
À la lecture du résumé au dos de la couverture, je me suis dit "Chouette, le sujet est original, je sens que ça va me plaire !"
Irene, l'épouse de Gil, un peintre célèbre, découvre que ce dernier lit son journal intime. Elle décide alors de tenir un carnet parallèle, bien caché dans un coffre à la banque, dans lequel elle raconte la vérité vraie (voui, voui, voui), tandis qu'elle continue à écrire dans l'autre carnet des propos dont elle sait pertinemment qu'ils seront lus par Gil.
Une manipulation psychologique est annoncée...
Irène et Gil sont tous deux descendants des Indiens d'Amérique (l'auteure, Louise Erdrich, est une grande voix de la littérature amérindienne). Irène est toujours étudiante. Elle prépare un mémoire d'histoire sur Catlin, célèbre peintre des Indiens. Gil, quant à lui est un peintre célèbre pour les nombreux portraits qu'il fait de sa femme, son modèle unique, sa muse de toujours.
Ils ont 3 enfants.
Le problème dans le couple ? Irène n'aime plus Gil. Plus comme avant en tous cas. Elle aimerait qu'il parte tandis qu'elle demeure, pour lui, son éternelle obsession. Elle vit dans son ombre.
Une relation un peu perverse...
Extrait p. 86 :
"Gil mettait au point les tableaux, les couleurs, l'émotion et, ce faisant, il était heureux. Il ne se sentait pas seul quand il travaillait. Même quand par ailleurs les choses n'allaient pas fort, il arrivait à peindre. Peu importait, même, qu'Irene soit en colère. En fait, c'était mieux. Quand ils étaient heureux, quand Gil pouvait compter sur son adoration quotidienne, les tableaux semblaient virer à l'insipide. Il devait combattre le sentiment de satisfaction. Au fur et à mesure qu'elle s'éloignait de lui, les tableaux devenaient plus forts. Le violent désir qu'il avait d'elle leur donnait vie. Dans ses tableaux, il mettait son chagrin, la nature insaisissable d'Irene, l'avidité de son étreinte, le rejet d'Irene, l'amertume de son espoir, la rage maussade d'Irene. Il avait pris conscience que plus leurs rapports étaient tendus, plus son travail en bénéficiait. Il n'avait pas encore songé à se demander si ses soupçons à l'égard d'Irene étaient aussi une méthode visant à la repousser, afin de ressentir son absence puis un douloureux appétit duquel tirer son art."
Des disputes, de l'alcool, des réconciliations houleuses et passionnées mais toujours une énergie créatrice, au sein de ce climat destructeur, qui semble être bénéfique à l'œuvre du peintre...
Une relation un peu perverse...
Extrait p. 86 :
"Gil mettait au point les tableaux, les couleurs, l'émotion et, ce faisant, il était heureux. Il ne se sentait pas seul quand il travaillait. Même quand par ailleurs les choses n'allaient pas fort, il arrivait à peindre. Peu importait, même, qu'Irene soit en colère. En fait, c'était mieux. Quand ils étaient heureux, quand Gil pouvait compter sur son adoration quotidienne, les tableaux semblaient virer à l'insipide. Il devait combattre le sentiment de satisfaction. Au fur et à mesure qu'elle s'éloignait de lui, les tableaux devenaient plus forts. Le violent désir qu'il avait d'elle leur donnait vie. Dans ses tableaux, il mettait son chagrin, la nature insaisissable d'Irene, l'avidité de son étreinte, le rejet d'Irene, l'amertume de son espoir, la rage maussade d'Irene. Il avait pris conscience que plus leurs rapports étaient tendus, plus son travail en bénéficiait. Il n'avait pas encore songé à se demander si ses soupçons à l'égard d'Irene étaient aussi une méthode visant à la repousser, afin de ressentir son absence puis un douloureux appétit duquel tirer son art."
Des disputes, de l'alcool, des réconciliations houleuses et passionnées mais toujours une énergie créatrice, au sein de ce climat destructeur, qui semble être bénéfique à l'œuvre du peintre...
Les enfants sentent le malaise et se soutiennent secrètement le soir.
Lui suppose qu'elle a un amant et c'est une preuve de cette supposée liaison qu'il recherche dans le carnet d'Irène.
Je m'attendais à lire de nombreuses pages du carnet d'Irène puisque le résumé de l'éditeur précise que Louise Erdrich fait "alterner les journaux d'Irène et un récit à la troisième personne".
Il n'en est rien. Juste quelques paragraphes de temps en temps.
Avons-nous lu le même livre ?
L'éditeur parle également de la "prodigieuse maîtrise narrative" de l'auteure... Je pense que j'ai dû être très hermétique à son style. Je n'y ai vu ni queue ni tête. Pas vraiment de chronologie claire et je n'ai pas du tout compris la progression de l'histoire. Il y en a forcément une puisqu'il y a une réelle fin mais on pourrait très bien se contenter de lire le début, et donc la fin, pour savoir ce qu'il y a à savoir.
Somme toute, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman.
L'auteure suscite notre intérêt avec l'arrivée d'une nouvelle tête dans la vie d'Irène, en la personne de sa demi-sœur mais le sujet n'est pas développé. À quoi sert donc la venue de ce personnage ?
L'auteure suscite également notre intérêt en s'attardant un peu sur la personnalité de Riel, la fille du couple, une enfant qui se passionne pour l'histoire de ces ancêtres Indiens, qui se sent l'âme de devoir protéger sa famille toute entière au cas où une catastrophe arriverait et qui veut avant tout s'opposer à son père, lui tenir tête.
Là encore, pourquoi lancer le lecteur sur cette piste alors qu'elle n'aboutit à rien de concret ?
Ou alors c'est moi qui suis passée complètement à côté de l'histoire...
On ne peut pas être bien inspirée à chaque fois... :-)
Quel dommage ! Comme toi, j'aurais pu trouver ce roman intéressant s'il avait été construit autour des deux carnets que l'on aurait pu comparer plus en détail. Mais s'il n'en est rien, cela doit être moins intéressant, en effet ...
RépondreSupprimerC'est toujours dommage d être déçu par une lecture, cela m'arrive aussi et je m’impose de terminer le livre
RépondreSupprimerBelle journée